« On veut tendre vers l’excellence » : un premier sport-études natation ouvert dans des établissements privés à Châlons-en-Champagne

https://www.lunion.fr/id699793/article/2025-03-21/veut-tendre-vers-lexcellence-un-premier-sport-etudes-natation-organise-dans-des

La Nautique entente châlonnaise (NEC) a mis en place un sport-études, le premier à Châlons-en-Champagne, au sein du lycée Ozanam avec la volonté, à terme, de l’étendre au collège Notre-Dame. Le but pour le club châlonnais étant d’avoir un parcours d’excellence.

C’est une première au niveau de Châlons-en-Champagne. Et elle n’est pas banale. « Dans le privé ? Vraiment ? », s’interroge une figure du monde sportif châlonnais. Depuis la rentrée de septembre 2024, la Nautique entente châlonnaise (NEC) a ouvert un dispositif de sport-études au sein du lycée privé Ozanam. Pour cette première, le club châlonnais compte douze nageurs. N’étant pas mis en place dans un établissement public, cet exemple de sport-études n’est pas reconnu par l’État. « Mais on remplit tous les critères en termes d’organisation », indique Jérémy Vaulon, directeur technique de la NEC et coach des nageurs en sport-études.

Section sportive et sport-études, quelle différence ?

Les deux dispositifs sont souvent confondus. Les sections sportives scolaires accueillent des élèves souhaitant enrichir leurs parcours avec une pratique sportive et sont pleinement intégrées à l’offre de formations des collèges et des lycées. Le sport-études, quant à lui, est un dispositif à destination des élèves ayant la volonté de viser l’excellence ou d’atteindre le haut niveau dans leur discipline. Des aménagements sont souvent réalisés dans les établissements afin de favoriser une pratique plus soutenue d’un sport. Le dispositif de la NEC est le premier sport-études que compte Châlons-en-Champagne, qui dispose d’une offre conséquente de sections sportives scolaires.

« On s’était rapproché du lycée Pierre-Bayen au départ, se remémore Thierry Rocha, président de l’association de natation. En parallèle, on a aussi demandé à Ozanam. Mais on n’a jamais eu de retours du rectorat de l’académie de Reims et le lycée Ozanam nous a rapidement répondu de manière positive. » Qu’importe la reconnaissance ou non de l’État, ce sport-études reste une alliance entre un bon parcours scolaire et une exigence sportive avec un objectif bien précis. « On veut tendre vers le plus haut niveau, l’excellence, affirme Jérémy Vaulon. À terme, on vise des qualifications à des championnats de France. »

Les résultats scolaires restent prioritaires

Une organisation a été trouvée avec l’établissement privé pour caler les 25 heures d’entraînement hebdomadaires des lycéens, soit quasiment deux séances par jour, musculation comprise. « La priorité reste le scolaire, assure Alice Aubry, ancienne nageuse de haut niveau de la NEC et aujourd’hui bénévole au club. Ils ne sont pas allégés de quoi que ce soit. Tout est fait pour qu’ils puissent travailler leurs cours et vivre leur sport du mieux possible. »

« Tout se passe très bien, renchérit Eric Persent, directeur du lycée Ozanam. On est sur un partenariat gagnant-gagnant qui fonctionne bien. Il y a vraiment le principe de double réussite scolaire et sportive. Le coach de la NEC est attentif aux résultats scolaires des jeunes et inversement, nous à la réussite sportive. Si on s’aperçoit, d’un côté comme de l’autre, que ça se dégrade, on en discute. »

La NEC a déjà ouvert la campagne d’inscription pour la rentrée 2025. Elle l’est jusqu’au 22 avril. Un entretien puis un entraînement de sélection seront ensuite réalisés. « Le critère le plus important est le projet, l’envie affichée pour aller vers l’excellence et pas forcément la performance sportive, explique Jérémy Vaulon. On ouvre les candidatures à toutes les classes et à tout moment, en fonction du niveau et du projet, les élèves peuvent postuler. »

« On essaye de leur donner des notions en nutrition, pour la musculation, la récupération. On s’entoure aussi d’ostéopathes ou encore de médecins pour qu’ils soient bien accompagnés »
Alice Aubry
Bénévole de la NEC

L’internat est également proposé pour les élèves, se rapprochant encore un peu plus d’une organisation similaire à un centre de formation. « On le propose dès le collège, à partir de la quatrième car avant ils sont trop jeunes. Les trajets du matin et du soir sont gérés par le club », ajoute le directeur technique de l’association. Après les premiers mois de ce sport-études, le club châlonnais commence à percevoir les bienfaits de ce dispositif. La progression des élèves est favorisée par un encadrement diversifié et compétent.

« Les jeunes ont gagné en maturité. Ils ont envie de voir jusqu’où ils peuvent aller. On essaye de leur donner des notions en nutrition, pour la musculation, la récupération. On s’entoure aussi d’ostéopathes ou encore de médecins pour qu’ils soient bien accompagnés. Ils sont moins fatigués maintenant que l’année dernière à la même période », confie Alice Aubry.

« On essaye de les mettre dans les meilleures dispositions et on a des conditions de travail de grande qualité avec la piscine olympique, renchérit Jérémy Vaulon. La relation avec Châlons Agglo est très bonne. Ils sont réactifs et à notre écoute pour nous aider. On voit aussi qu’il y a une progression sportive. Au classement national des interclubs, on a fini 85e ce qui est le deuxième meilleur classement de l’histoire du club. »

Une organisation à affiner

Cette première année scolaire est déjà jugée comme positive mais la NEC a encore plusieurs axes de progression notamment l’extension de ce sport-études au collège Notre-Dame, là où le club a déjà mis en place une section sportive depuis de très nombreuses années. « On regarde le lien entre le collège et le lycée, commence Jérémy Vaulon. Au collège, il y a un peu moins d’entraînement. En sixième et en cinquième, c’est une séance par jour, soit 10 heures par semaine, et on augmente progressivement dès la quatrième. On a 16 élèves au sein de la section au collège. »

Au fil des mois et des années, l’organisation de ce sport-études pourrait donc être affinée mais pour les établissements, la marge de manœuvre n’est pas extensible. « On va se heurter à des difficultés d’emploi du temps car on doit fonctionner pour les secondes, les premières et les terminales », rétorque Eric Persent. Quoi qu’il en soit, la NEC a pris la ligne d’eau de l’excellence pour ses jeunes nageurs de la sixième à la terminale. De quoi se montrer plus ambitieux à l’avenir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut